Festivals musicaux et réseaux sociaux, une bonne alliance ?

Publié le par Laura Beliard

Les festivals sont apparus à l'issu de la Seconde Guerre Mondiale. Mais ce n'est qu'à partir des années 1980 qu'ils ont pris leur essor, suite à la mise en place des politiques de décentralisation par l'Etat. Grâce à son fort tissu associatif, la France organise tous les ans de nombreux festivals de musique sur son territoire. Il en existerait près de 2000 selon le quotidien Le Monde. "La France est aujourd’hui l’un des pays où la densité de festivals est la plus importante, grâce à la politique publique de soutien à la culture", confirme la présidente de la fédération France Festivals Bénédicte Dumeige. Ces manifestations qui proposent une programmation de musiques actuelles et de variété attirent plusieurs millions de spectateurs chaque année, et notamment les jeunes. En 2013, l'âge moyen du festivalier français était estimé à 26 ans d'après Les Inrocks. Ces jeunes festivaliers, férus de nouvelles technologies, représentent une cible idéale pour rassembler une communauté sur les réseaux sociaux. Mais comment les community managers s’y prennent-ils pour les séduire et les fidéliser?

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Avec l'émergence des réseaux sociaux, les événements musicaux sont devenus bien plus que de simples rendez-vous annuels. Ce changement de mode de communication révolutionne le rôle des festivaliers et leur fait vivre une nouvelle expérience durant l'année. Sans cesse sollicités, ils sont aujourd'hui de véritables prescripteurs du festival. Partage des contenus, recommandation des artistes, et j'en passe. Pour attirer les internautes, les organisateurs ont le choix entre deux stratégies. Certains événements, généralement d'envergure nationale voire internationale, usent des réseaux sociaux pour transmettre des informations sur les concerts et artistes qui se produisent sur scène. C'est notamment le cas des Vieilles Charrues, festival de rock breton de renommée. D'autres, moins reconnus, cherchent à créer un lien plus personnel avec les spectateurs. Leur donnant la possibilité de raconter leur ressenti ou leur vision du festival et d'échanger vidéos et photos avec d'autres internautes. Cette expérience participative est un bon moyen de garder avec eux une relation tout au long de l'année et d'accroître l'audience. Mais les réseaux sociaux présentent également des avantages en termes d'organisation. Les pages Facebook officielles des festivals servent régulièrement d'interfaces pour chercher des co-voiturages ou revendre des places. Des manifestations, à l'image des Francofolies, ont même mis en place une "bourse aux billets" pour mettre en contact les festivaliers.

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Certaines plateformes, plus designs, plus attractives, sont plus utilisées que d'autres par les community managers et les internautes. Une étude réalisée par Social Band a été menée sur le rapport entre les festivals français et les réseaux sociaux sur l’année 2013.  Le site révèle que les festivals sont de plus en plus présents et influents sur les réseaux sociaux. Facebook reste la plateforme privilégiée par l'ensemble des événements musicaux et celle sur laquelle les communautés sont les plus importantes. Twitter, classé à la seconde place, connaît de fortes évolutions ces derniers mois. Google +, encore très peu utilisé, pourrait être amené à se développer dans les prochaines années. Myspace est en revanche totalement délaissé.

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Outre Facebook et Twitter, nombreux sont les festivals qui ont une chaîne vidéo spécifique. La plupart sur Youtube et Dailymotion et de plus en plus sur Viméo. Certains possèdent aussi un compte sur un site de partage d’images comme Flickr, Instagram ou Pinterest. D'autres une galerie photos sur leur propre site. Un blog est souvent créé en complément du site vitrine. Principalement sur Wordpress et Tumblr. Et la majorité des manifestations ont une application mobile.

Parmi les événements musicaux les plus suivis sur les réseaux sociaux on retrouve Le Hellfest et le Reggae Sun Ska. Ces deux festivals qui attirent un public majoritairement jeune ont conquis de nombreux internautes sur Facebook en 2013. Ils ont d'ailleurs actuellement plus de fans que de téléspectateurs. Mais ce ne sont pas nécessairement les manifestations qui publient le plus qui ont le plus de fans. Sur Twitter, même constat. Ce ne sont pas toujours ceux qui tweetent le plus qui ont le plus de followers. Comme pour Facebook, la progression de certains festival est impressionnante. C'est notamment le cas de Rock en Seine et des Veilles Charrues qui occupent les deux premières places du classement.

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D'autres critères, au delà du choix des canaux, influent sur l'audience de ces manifestations sur les réseaux sociaux. L’animation et la gestion des supports, la taille, l'ancienneté et la durée du festival, le style musical proposé, entre autres. Il est plus facile pour un community manager d’attirer de nouveaux internautes et fidéliser une communauté en proposant un contenu de qualité. Ce n’est donc pas la quantité qui compte. Mais le dialogue avec les internautes. La présence plus ou moins récente sur les réseaux sociaux a aussi des incidences sur l'audience. Fédérer une communauté prend du temps. Il ne faut pas non plus oublier que les festivaliers ne sont pas les mêmes selon le style musical proposé par les festivals. Les manifestations orientées rock, électro ou reggae séduisent un public plus jeune, habitués aux réseaux sociaux. La musique celtique, la world musique ou le jazz attirent à l'inverse une population plus âgée et donc moins facile à capter.

Retrouvez l'étude détaillée en cliquant sur ce lien

Sources : Les Inrocks, Le MondeRegards Sur Le Numérique et Social Band

Festivals musicaux et réseaux sociaux, une bonne alliance ?

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N
Oui! Une belle alliance entre les festivals et les résaux. Ce nouveau mode de communication propage des informations a vitesse grand V. Mais n'y a t il pas une limite? Je pense que si.
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L
A quelle limite penses-tu ?